Une base sur la Lune

Après la célèbre mission Apollo 11 (voir L’homme sur la lune.), en 1969, l’intérêt des Hommes pour notre satellite n’a pas diminué. De nos jours, l’homme a acquis un savoir suffisant pour permettre la réalisation d’un projet pour le moins ambitieux : l’établissement d’une base sur la Lune.

Lever de Terre

Lever de Terre

La NASA qui s'est lancée dans un ambitieux programme de retour de l'homme sur la Lune prévoit un premier débarquement dès 2018. A la différence de l'épopée des missions Apollo, les Américains ont décidé de s'installer de façon durable sur la Lune, pour d'une part l'explorer, y faire de la science, et d'autre part préparer la première mission habitée vers Mars (voir : Les missions vers Mars) et débuter des études exploratoires de l'exploitation des ressources lunaires.

Mais où débuter cette colonisation et installer les premières structures habitables ? Il s'agit de choisir une région où les ressources disponibles à même de soutenir une activité humaine sont facilement exploitables. Dans l'immédiat, les ressources à exploiter en priorité sont l'oxygène, l'eau et la production d'énergie. Si dans un premier temps l'oxygène et l'eau seront acheminés depuis la Terre, la production d'énergie devrait démarrer rapidement après l'installation des premiers modules, voire du module lunaire des premières missions qui pourraient rester en activité plusieurs semaines sur la Lune.

Sommaire:

1. Production d'énergie

La seule technique possible pour produire de l’énergie sur la Lune est l’énergie solaire, puisque l’on n’a pas encore trouvé de ressources fossiles exploitables sur le sol lunaire. La base lunaire devra donc être alimentée par des panneaux photovoltaïques disposés sur des zones d’ensoleillement maximal. Cependant, la Lune, tout comme sur la Terre, possède des différences d’ensoleillement conséquentes : il faut savoir que sur la Lune, le jour dure un peu plus de 27 jours terrestres. Pendant cette période, le Soleil est constamment au-dessus de l'horizon pendant un peu moins de 14 jours. Après son coucher, il fait nuit pendant une période équivalente. Néanmoins, il existe des régions où le Soleil est constamment visible : les pôles sont un exemple de ces emplacements idéaux. Mais, si la Terre est inclinée sous un angle d'environ 23 degrés la Lune l'est seulement de 1 degré. Cette faible inclinaison fait que seuls les sommets de quelques cratères connaissent de longues périodes d'ensoleillement.

2. Les régions polaires

Figure 1 - Vue d'artiste d'un module lunaire.

Figure 1 - Vue d'artiste d'un module lunaire.

Les régions polaires sont, pour l’instant, les plus propices à l'établissement d'une base lunaire. Leur exposition au Soleil est suffisante pour faire fonctionner des usines de production d'énergie à partir de panneaux photovoltaïques, une technologie bien maîtrisée à ce jour. De plus, ces régions ne sont pas soumises à des changements de température trop brutaux entre le jour et la nuit : si, au niveau de l'équateur, la température peut passer de - 170 °C à + 110 °C, au niveau des pôles on note des températures d'environ - 30°C. A de telles températures, l’Homme est capable de maintenir, grâce à l’énergie solaire, un habitat vivable à 20°C.

La fourniture d'énergie sera cependant plus difficile l'hiver. Les activités devront être cantonnées aux alentours les plus immédiats de la base tandis que l'été des missions d'explorations seraient envoyées très loin de ces bases, jusqu'à des centaines de kilomètres autour.

Les régions polaires présentent également un autre avantage. On sait que certains planchers de cratères sont constamment à l'ombre du Soleil. De nombreux scientifiques supposent que des réservoirs substantiels de glace d'eau existeraient et seraient assez facilement exploitables.

Reste à trouver de telles zones sur la Lune : la sonde Clementine de la NASA, qui a tourné autour de la Lune pendant trois mois en 1994, a identifié des sites polaires constamment illuminés par le Soleil pendant l'été lunaire et jusqu'à 80 % le reste du temps.

3. La Lune, une étape avant Mars

Ce retour sur la Lune ne reste qu'une étape avant le but avoué des grandes agences spatiales : la planète Mars. En effet, la Lune présente un avantage de taille pour le lancement de vaisseaux spatiaux : sa faible gravité, qui n’est que de un sixième de celle de la Terre, facilite grandement l’envoi de fusées dans l’espace.

A terme, après l’établissement d’une base fonctionnelle sur notre satellite, les missions lunaires qui seront envoyées autour et sur la Lune pourront, pour certaines, être utilisées comme missions tests pour de nouvelles technologies, avant d’entamer le voyage vers d’autres planètes.

Et ainsi débuterait une époque de conquête du plus grand domaine jamais accessible à l’Homme : l’espace.

Sources & bibliographie :